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Campagne du Soldat François NIZOU

214éme Régiment d'Infanterie





François NIZOU est appelé à l'activité le 8 octobre 1908. Il rejoint le 63ème Régiment d'Infanterie basé à Limoges, caserne de Beaupuy. Il est renvoyé dans ses foyers le 25 septembre 1910, un certificat de bonna conduite lui étant accordé.


En application du décret de mobilisation générale en date du 1er août 1914, il est rappelé à l'activité. Il arrive au 214ème Régiment d'Infanterie le 5 août 1914 à Toulouse.


Le Régiment embarque le 11 août 1914 à destination de Cuperly (Marne).


Après avoir cantonné successivement à Bussy-le-Châteaa, Somme-Bionne, Clermont-en-Argonne, Rampont et Grimaacoart, le Régiment s'installe en cantonnement d'alerte le 28 août, dans le village de Senon (Meuse).

Senon - Brabant - Baumont.



Le 24 août, le Régiment reçoit le baptême du feu. De durs combats ont été livrés la veille par les unités d'une autre division qui a été très éprouvée et obligée de céder du terrain à l'envahisseur. Celui-ci va chercher à compléter son succès et marcher sur Verdun en même temps que sur Paris. Un avion allemand survole de grand matin nos emplacements à proximité de Senon. Nos 75, placés dans un terrain dénudé, sont très vraisemblablement aperçus. Le résultat de cette reconnaissance ne se fait pas longtemps attendre. Notre artillerie est bientôt prise à partie par les gros obus ennemis. Notre 75 ne peut malheureusement pas répondre, à cause de sa faible portée.

Le Régiment placé en soutien de la Division est soumis à un feu extrêmement violent d'artillerie. La fusillade ne tarde pas à crépiter en avant de nous. L'ennemi attaque les autres Régiments de la Division. Bientôt la bataille fait rage. On devine l'acharnement des assaillants. Malgré la belle résistance de nos troupes, l'ennemi avance. Vient le tour du 214ème, les Allemands débouchent de la ferme de Longeau. Les deux Bataillons se portent résolument vers lui. Mais l'ennemi est puissant, ses nombreuses mitrailleuses ouvrent un feu d'une extrême intensité qui nous oblige à rester sur place. Son artillerie tire furieusement sans discontinuer. Nos Compagnies ouvrent un feu très nourri pour arrêter l'assaillant qui utilise fort bien les accidents du terrain pour avancer. Nos pertes sont bientôt assez élevées. La 20ème compagnie en particulier, placée à la ferme même de Longeau, est prise violemment à partie. Des vides nombreux sont créés dans ses rangs.

Les Compagnies, très éprouvées, doivent quitter leurs emplacements. Elles vont se rassembler en ordre vers Ornel, où elles bivouaquent, tandis que des troupes fraîches se postent pour arrêter l'ennemi.

Après avoir stationné près du fort de Damloup, et dans la forêt de Gremilly, le Régiment se porte au sud de Verdun et cantonne après une marche de nuit fatigante, à Dugny. Un court séjour aux Paroches et à Villers-sur-Meuse, et voilà de nouveau, le 31 août, le régiment aux avant-postes, à Dieppe.

Le lendemain, le 1er septembre 1914, malgré le feu violent de l'artillerie ennemie, les deux Bataillons construisent dans la matinée des tranchées face à la crête Brabant-Haumont. L'après-midi, les deux Bataillons se portent sur la crête Brabant face au bois de Consenvoye, pour appuyer l'attaque d'un Régiment voisin. Le tir de l'artillerie ennemie est intense et la fusillade nourrie.

Ce dur combat de Brabant-Haumont nous coûte 5o hommes.

A minuit, le Régiment reçoit l'ordre de se porter à Samogneux, Vacherauville, puis à Monthairons-le-Grand. Il cantonne à Ambly les 3 et 4 septembre. Le 5 septembre 1914, le Régiment se dirige sur Neuville-en-Verdanois, ou il s'installe en cantonnement d'alerte.



Souilly - Ippécourt.



Dès le lendemain, le Régiment est engagé dans des actions offensives et défensives pénibles et meurtrières. Ce sont les rudes combats de Souilly et d'Ippécourt qui se déroulent du 6 au 10 septembre. Après avoir opiniâlrément combattu dans le bois de la Fréty toute la journée du 6 septembre, les deux Bataillons forment le bivouac près du village de Souilly.

Le 7 septembre, dès l'aube, le Régiment reçoit l'ordre de se porter à l'attaque de la cote 289 et ultérieurement des hauteurs ouest d'Ippécourt. Le Régiment accomplit sa mission, et, après avoir dépassé la cote 289, surpris par la nuit, il prend les avant-postes de fin de combat. Une nuit noire provoque un incident qui aurait pu avoir de graves conséquences : les troupes amies qui sont à Ippécourt tirent sur nos avant-postes.

Le 8 septembre, dès l'aube, les Bataillons se déploient entre les lisières sud du bois de la Côte et du bois de Souhesne. La Brigade voisine, surprise au débouché d'Ippécourt, est très éprouvée et se replie vers le bois de la Côte. Le Régiment reste sur ses positions et creuse aussitôt des tranchées. Il est soumis à un feu violent d'artillerie.

En plus de l'àpreté du combat meurtrier, les hommes éprouvent une souffrance non moins terrible : celle de la faim et de la soif. Depuis 40 heures, ils n'ont rien touché, depuis 24 heures, ils n'ont pas eu d'eau.

le Régiment se porte en avant. Il est soumis pendant sa marche à un feu violent d'infanterie. Il s'arrête à 800 mètres au nord-est d'Ippécourt. A 15 heures, la 133ème Brigade doit se porter à l'attaque des crêtes de la rive gauche du ruisseau de Coutances, au sud du village. L'objectif est le front à l'est de 287. Le Régiment se porte résolument en avant, et, malgré les feux violents de l'ennemi, progresse, entre dans Ippécourt en flammes et se porte face à son objectif sur la rive gauche du ruisseau, au sud du village.

Arrosés violemment par les mitrailleuses et les feux d'infanterie ennemis, les Bataillons tiennent sur place, attendant des renforts. Durant la nuit il se rassemble à la lisière sud du Bois de la Côte. Le Régiment bivouaque, couvert par des avant-postes de combat.

Le 9 au matin, les Bataillons se reportent en avant et occupent la croupe de la cote 289, où toute la journée ils restent soumis à un feu d'artillerie tellement violent, que tout mouvement sur la crête est rendu impossible. Ils bivouaquent sur place.

Ces dures journées de Souilly et d'Ippécourt nous ont coûté 262 pertes, dont 9 officiers.



Bois des Chevaliers.



Le 10 septembre 1914, à 11 heures, le Régiment part pour Courouvres où il cantonne. Le lendemain il reçoit l'ordre d'organiser la position de la crête Sainte-Anne-Haut-Champs face à Courouvres. On bivouaque sur ces derniers emplacements. Dans 'la matinée du 13, le Régiment quitte ses positions pour aller cantonner aux Monthairons-les-Grands. Après une seule nuit de repos, voilà de nouveau les Bataillons en marche sur Eix où ils cantonnent quatre jours.

Le 18 septembre, le Régiment reçoit l'ordre de relever le 220ème aux avant-postes à Abaucourt, les troupes doivent résister sur place à outrance sur la ligne route d'Etain-Broville, ferme d'Haraigne.

Jusqu'au 21 septembre, les Compagnies travaillent activement aux travaux de défense sur la ligne principale de résistance, jalonnée par la lisière est de Fromesey, les croupes 219 et 220.

Dans la nuit du 20 au 21 septembre 1914, des ordres arrivent au Régiment de se porter d'urgence au sud de Verdun, où les Allemands exercent une forte pression du côté d'Hattonchâtel. Le départ prescrit a lieu à 5 heures. Dans l'après-midi, on apprend qu'une Division amie a été rejetée d'Hattonchâtel et que l'ennemi occupe Saint-Remy et les pentes nord des Hauts-de-Meuse. Il est urgent d'arriver. Après une marche forcée pénible, le Régiment est soumis à un feu violent d'artillerie. On passe la nuit sur ces emplacements.

Jusquau 22 septembre 1914, sous un feu d'enfer, dans des conditions climatiques épuisantes, nos hommes empêchent toute progression ennemie. Le Régiment a rempli entièrement la mission qui lui était assignée. Il a à regretter la perte de plus de 3oo de ses braves.

Les 23 et 24 septembre, les unités du Régiment sont embarquées pour Brillon où elles doivent prendre un repos bien gagné.



Bois le Pretre, Fey en Haye.



Le 27 septembre , l'ordre est donné d'embarquer à Longeville pour débarquer à Toul. De Toul, le Régiment par étapes se rend à Fontenoy et Aingerey où il cantonne deux jours. Le 29 et le 3o il séjourne successivement à Saizeray et à Afaidières, et, le 1er octobre, voici de nouveau le Régiment en secteur dans le bois le Prêtre à l'ouest de Pont-à-Mousson.

Pendant trois mois et demi exactement, le Régiment va occuper ce secteur difficile. L'emploi des torpilles par les Allemands estfréquent, les conditions climatiques fort rigoureuses rendent le service dans les tranchées très pénible. Les organisations défensives sont renforcées. Des équipes de chiens de guerre sont organisées par Bataillon.

De part et d'autres des coups de main sont exécutés. Nos pertes sont assez sensibles dans ce secteur dû Bois-le-Prêtre.





Le 2ème classe François NIZOU est décédé à une date présumée antérieure au 7 novembre 1916 dans le secteur de Vaux Marie (Meuse).

Le décès est fixé au 4 septembre 1916 par jugement déclaratif rendu le 8 avril 1921 par le Tribunal de Limoges.

François NIZOU est inhumé au cimetière de Fontaine de Tavanes (Meuse).